Nous ne vous apprenons rien en affirmant que les écrans, aujourd’hui, sont partout autour de nous. Impossible de passer par une gare sans croiser un panneau publicitaire au détour d’un couloir, de patienter dans la salle d’attente de son médecin sans sortir son smartphone ou de visiter un musée sans observer un élément de médiation culturelle réalisé sur un écran interactif. Cette omniprésence n’est pas un problème en soi si, chez soi, chacun parvient à avoir une consommation raisonnable de ces écrans. En revanche, elle devient préjudiciable dès lors que l’on ne parvient plus à en détacher le regard et que les écrans de tous types constituent notre première source d’occupation. Depuis de nombreuses années, de plus en plus d’études se penchent sur le sujet afin d’alerter les particuliers de ce problème de santé publique. Mais au juste, en quoi l’addiction aux écrans est-elle néfaste pour la santé ? Quelles en sont ses conséquences sur le corps et quel est son impact sur la santé mentale ?

Conséquences physiologiques de l’addiction aux écrans

Passer de (trop) nombreuses heures devant les écrans impacte la vision sur le long terme. La lumière bleue qu’ils émettent, combinée à la diminution des activités de plein air, est le principal facteur de myopie à l’échelle mondiale, pathologie des yeux connaissant un développement sans précédent. Par extension, l’une des conséquences de la cyberdépendance, selon les individus sujets à cette addiction, réside en la difficulté à trouver le sommeil et la fatigue permanente qu’ils ressentent. De là en découle, en classe, un apprentissage plus laborieux, alors qu’en milieu professionnel, on notera chez les accros aux écrans un manque de réactivité et une vivacité réduite.  

Autre mal récurrent dans ce contexte : les troubles musculo-squelettiques. En effet, il n’est pas toujours aisé d’adopter une posture idéale, c’est-à-dire ergonomique, devant un ordinateur, une télévision ou même une liseuse. En première place se trouvent les douleurs liées aux cervicales, et par extension aux trapèzes. La position que l’on tient lorsque l’on tue le temps en fixant un écran est rarement naturelle et sollicite sur une longue durée des muscles de manière fixe. Cumulée à un manque d’activités sportives, l’addiction aux écrans ne joue pas en la faveur de notre squelette et de nos tendons puisqu’elle favorise les contractures, tendinites et syndromes du canal carpien.

Enfin, diverses études donnant la parole aux accros aux écrans ont mis en exergue… l’oubli de se nourrir. A la clé : une alimentation déséquilibrée, en décalage avec le rythme naturel de l’être humain. 

Conséquences sociales de l’incapacité à se passer des écrans

Les effets de l’addiction aux écrans de tous types sont également très importants sur le plan de la santé mentale. La perte de notion du temps est citée par la cible de cet article comme première conséquence de cette addiction. Aussi est-il facile de sombrer dans un rythme bien à part, où l’on se nourrit la nuit et où l’on rattrape son sommeil en retard durant la journée. Rapidement, un individu vivant ainsi verra ses interactions sociales s’amoindrir : rappelons-le, les échanges réalisés sur internet via des forums ou des jeux en ligne ne constituent pas des relations sociales qualitatives répondant aux besoins humains.  

Par ailleurs, trop de temps passé devant les écrans engendre un manque dès lors qu’il faut, pour x raison, les laisser de côté pour quelques instants. Etre accro aux écrans renvoie également au fait de ne pas accepter d’affronter sa propre réalité. Le monde réel est peu à peu remplacé par le virtuel, et il est parfois plus facile de s’échapper que d’affronter ses peurs, ses angoisses ou même ses obligations. Ainsi, les troubles de l’humeur sont fréquents chez les individus sujets à une dépendance envers les écrans, et se traduisent par une variation des émotions et une irritabilité exacerbée.

Face à ce constat, de nombreuses associations d’aide ont vu le jour ces dernières années. Elles se proposent d’accompagner la personne concernée et de lui faciliter la mise en relation avec des spécialistes des addictions. Le soutien et l’écoute attentive des proches, comme dans n’importe quel contexte de dépendance, sont des éléments primordiaux. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire d’être bien accompagné durant cette démarche car se sevrer demande une motivation durable et des périodes de baisse de moral peuvent survenir. Aussi, ne restez pas seul ! 

 

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